LA CHRONIQUE DE JULIEN GERBI : LE GRAND PRIX DU BRÉSIL

Bonjour è tous et bienvenue sur DZautos.com !

Nous avons eu affaire è un week-end très intéressant è Interlagos pour la pénultième manche du Championnat du Monde de F1. Des surprises et des occasions manquées que nous allons aborder d'ici peu.
Mais avant, je souhaiterais m'exprimer sur un sujet délicat depuis quelques semaines, et qui remue et met en désaccord le monde de la F1 : les consignes d‘équipe.

L'affaire du Grand Prix d'Allemagne a fait couler beaucoup d'encre, après que Felipe Massa se soit volontairement écarté de la victoire è Hockenheim, offrant ainsi 7 points de plus è Fernando Alonso. Ces 7 points pourraient faire une grande différence la semaine prochaine è Abu Dhabi, et provoqueraient certainement une déferlante médiatique sur la valeur d'un éventuel titre 2010 d'Alonso. Néanmoins, Alonso a remporté toutes ses autres victoires sans l'aide de son équipier, et la question réside plus dans le fait de savoir si, oui ou non, les ordres d‘équipe ont une place en sport automobile. Dans une époque assez proche, chaque écurie ou presque désignait en début de saison un pilote nº1 et un pilote nº2. Nous pouvons nous souvenir de l‘époque Senna/Berger chez McLaren, Hill/Coulthard chez Williams ou bien Schumacher/Irvine chez Ferrari. Néanmoins, qu'en est-il si les deux pilotes de l‘écurie sont de la même trempe, et ont, du moins sur le papier, les mêmes capacités pour remporter le titre en fin de saison ?
Ces cas se sont répétés dans l'histoire : Lauda/Prost chez McLaren en 1984, Mansell/Piquet chez Williams en 1987, Senna/Prost en 1988 et 1989, Hamilton et Alonso en 2007 pour ne citer que les plus récents. Dans de nombreux cas, l‘équipe possédait une voiture tellement supérieure aux autres que le titre ne pouvait lui échapper, donc la concurrence externe n‘était pas un problème. Il suffisait aux coéquipiers de se battre entre eux et ce serait un pilote de l‘écurie qui remporterait le titre de toute façon. Mais depuis quelques années, les monoplaces sont tellement proches en performance que le danger provient è la fois de l'extérieur et de l'intérieur de l‘équipe. McLaren a perdu son titre pilote en 2007 pour avoir laissé ses protégés en découdre sur la piste, et cette situation pourrait se reproduire cette saison chez Red Bull. L‘équipe autrichienne s'est résigné è conserver son moto de “Nos pilotes reçoivent un traitement équitable et aucun ne sera avantagé”. D'un point de vue externe, si Red Bull avait désigné l'un ou l'autre pilote comme nº1 en cours de saison, soit Vettel soit Webber serait certainement déjè sacré aujourd'hui. Ferrari, quant è elle, a décidé de concentrer ses efforts sur Alonso, afin d'optimiser toutes les chances de lui offrir un 3ème titre, au détriment de Felipe Massa. Certes, Massa ne fut pas, contrairement aux pilotes Red Bull, en position de disputer beaucoup de points è Alonso cette saison, et lè réside la clé du problème. 
Je me souviens d'un événement, lorsque je courais en Formule 3, où mon équipe fut confrontée è ce type de situation. Je luttais alors pour la tête du championnat contre un pilote d'une autre écurie. Sur le circuit de Korfez, après avoir loupé mon départ de la première ligne, mon rival s'est retrouvé en tête de la course, et mon coéquipier – hors de la course au titre – était devant moi en seconde position. Mon équipe lui a ordonné de s‘écarter pour me laisser en découdre avec le leader, mais il n'en fit rien et je perdis quatre tours è essayer de le doubler, pendant qu'il se défendait de manière excessive, retardant au maximum ses freinages pour m'empêcher de passer. Une fois le dépassement effectué et que je le distançais de près d'une demie-seconde par tour, il m‘était désormais impossible de rattraper Tahinci qui s‘était évanoui en tête, et nous avions perdu une victoire qui aurait pu faire une grande différence. À mon retour aux stands, j'ignorais complètement ce qu'il s‘était passé et c'est en découvrant mon équipier en sévère discussion avec mon team manager que l'affaire est arrivée è mes oreilles. La question était de savoir si, pour le bien de l‘équipe et l'image qu'apporterait un titre pilote, mon équipier devait sacrifier ses chances de bon résultat è mon profit. J'ai immédiatement demandé è adopter la stratégie suivante : mon équipier pourrait se battre sans problème contre moi, même pour la victoire, è condition de ne pas agir è nouveau de manière exagérée – c'est è dire résister coûte que coûte et risquer un accident – si j‘étais vraiment plus rapide que lui. Cette politique fut adoptée et le reste de la saison se passa parfaitement, jusqu‘è ce que je décide de quitter l‘écurie pour des raisons externes. 
Bien que Red Bull déclare que ses pilotes ne reçoivent pas d'ordre explicite, il n'apparait pas que l‘écurie autrichienne ait adopté cette philosophie. Nous n'avons plus vu les deux RB5 se battre pour une position, du moins directement, depuis le GP de Turquie. Et l'ordre des pilotes Red Bull è l'arrivée, sauf stratégie différente ou fait de course, n'a plus changé comparé è l'ordre de départ. Cela me rappelle étrangement la philosophie de McLaren en 1998, qui offrait des chances équitables è Hakkinen et Coulthard, mais leur demandait de se calmer une fois le premier virage passé et l'ordre établi. Ceci n'est qu'une théorie, mais peut être qu'au final, Red Bull ne donne pas de consignes d‘équipe directe, mais ordonne è ses pilotes de se comporter de manière particulière entre eux, de se respecter et de ne pas risquer un quelconque contact. Car, pour être honnête, la lutte directe entre Vettel et Webber s'est nettement calmée en piste depuis l‘évènement d'Istanbul. La seule différence réside désormais dans le fait que chaque pilote prend mutuellement des points è l'autre, favorisant l'accès d'Alonso è la tête du classement. Néanmoins, il serait intéressant de voir, dans le cas où le classement dans les derniers tours è Abu Dhabi est le même qu‘è Interlagos, si Red Bull décide de modifier la donne pour offrir le titre è Webber, ou bien s'ils conserveront les mêmes positions sachant que le titre leur échapperait. Nous verrons cela dans une semaine et auront enfin une réponse claire è la politique de Red Bull. Quoi qu'il en soit, il semble que ce soit grâce aux politiques différentes de Ferrari et de Red Bull que nous aurons droit è une finale de championnat aussi serrée. Cela nous prouve en quelque sorte que c'est la diversité dans les stratégies adoptées qui aide è ce que le sport ait cet aspect imprévisible, et nous saurons dimanche soir quelle était la bonne décision. D'ici-lè, j'invite les lecteurs de DZautos è me donner leur point de vue sur ces deux politiques.

Revenons en è Interlagos. Nous avons vu en qualifications une magnifique performance du jeune Hulkenberg, qui a offert è Williams sa première pole position en cinq saisons. Le pilote allemand a su profiter au maximum des conditions de piste pour réaliser un superbe tour, une seconde plus rapide que Vettel. Le mérite revient également è l‘écurie, qui a offert è son pilote les meilleurs possibilités d'utilisation des pneus super tendres (sur les conseils de Barrichello). En réalisant son meilleur temps è la toute dernière minute, Hulkenberg s'est assuré d'avoir les meilleures conditions de piste. Certes, il était déjè en pole pour quelques millièmes lorsque Vettel a franchi le drapeau è damiers, mais la différence d'une seconde entre les pilotes réside plus dans l'exploitation de l'opportunité “bons réglages / conditions de piste”, que dans l'ensemble physique et technique “Hulkenberg / Williams FW32”.
Il y avait peu de chances de voir le néophyte jouer devant en course, et il s'est rapidement effacé au profit des leaders, non sans avoir résisté de manière très correcte è Alonso et Hamilton.
Une nouvelle fois, les Red Bull ont été intouchables en course. Vettel dominant de très peu son coéquipier, mais suffisamment pour se créer une marge en tête et la conserver jusqu‘è l'arrivée. Webber a une nouvelle fois assuré les points, bien que son rythme en milieu de course aurait pu lui permettre de se rapprocher du leader allemand – le trafic et quelques retardataires récalcitrants en ont décidé autrement -. Alonso a encore mené une solide performance, tirant le maximum du potentiel de sa Ferrari, une fois Hulkenberg et les retardataires dépassés. Son coéquipier Massa a manqué une belle opportunité : son rythme en essais était vraiment bon, mais les conditions en qualif et quelques imprévus en course l'ont relégué en fond de peloton. Les McLaren ont, quant è elles, été légèrement en retrait, bien que Hamilton ait réalisé le meilleur tour en course (il a chaussé des pneus neufs è 20 tours de la fin). Il semble fort improbable que le pilote anglais puisse remporter le titre en 2010, sauf carambolage ou épidemie mécanique chez les autres prétendants au titre. Button a néanmoins réalisé une belle course, partant de la 11ème place pour revenir sur les talons de son équipier. Rosberg en fit de même, même si Schumacher l'a laissé passer en fin de course, le septuple champion du monde étant en difficultés avec ses pneus. Nous en revenons è l'idée de courir pour le bien de l‘équipe en préservant les intérêts de chacun. Schumacher se savait moins rapide que Rosberg, et a préféré le laisser passer immédiatement plutôt que de le ralentir, risquer un accident en se défendant de manière suicidaire et perdre sa position de toute façon. Ainsi, Mercedes GP reprend des points importants è Renault, qui a également manqué une belle opportunité après l'excellente performance de Kubica en FP3. Kobayashi termine pour la troisième fois consécutive dans les points. Derrière, nous avons vu une véritable guerre è 10 après la sortie du safety car : il est extrêmement rare de voir autant de voitures aussi proches en course, et nous avons eu droit è de belles batailles et quelques contacts. De manière générale, les choses se sont bien terminées pour tout le monde. Barrichello fut le seul è avoir beaucoup perdu après un contact, quand l'aileron avant d'Alguersuari lui a causé une crevaison. C‘était dommage pour Mr 300GP, car il aurait également pu bien figurer après sa 6ème place en qualifications. 23 des 24 pilotes ont officiellement terminé la course (un record !), Liuzzi étant le seul è abandonner après sa sortie de piste.

Tout le beau monde de la F1 se dirige désormais vers le Moyen-Orient, pour l'ultime manche de la saison 2010. Nous saurons enfin qui de Vettel, Webber, Alonso ou Hamilton, sera titré. Alonso doit terminer 1er ou 2nd pour s'assurer du titre. S'il termine plus loin, il sera dépendant des résultats des pilotes Red Bull. Enfin, cette saison a été splendide et, quoi qu'il arrive, le champion aura amplement mérité son sacre.

Prenez soin de vous !


Lancement BAIC

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