LA CHRONIQUE DE JULIEN GERBI : LE GP DE Corée

Il est parfois incroyable de voir è quel point le sport peut offrir des retournements de situation. Je me souviens d'une finale de Ligue des Champions, en 1999 je pense, qui avait vu le Bayern de Munich mener durant toute la partie, avant que Manchester United ne score deux fois dans les arrêts de jeu et ne remporte la coupe. Manchester avait prouvé qu‘è force de détermination, de concentration et de pression sur l'adversaire, un retard pouvait être comblé. Cette fin de saison 2010 de Formule 1 nous offre une situation similaire, incluant les couleurs des protagonistes. Et ce Grand Prix de Corée, bien qu‘étant l'antépénultième manche de l'année, nous a offert une course semblable è ces dernières minutes du match de 1999.

Tout avait pourtant mal commencé pour Yeongam. La piste n'a été prête que très tardivement, offrant un asphalte tellement frai que les premières séances d'essais libres ont paru être des spéciales du WRC. Et puis il y eut la pluie, les tours sous safety-car, le drapeau rouge… et plus d'une heure d'attente devant nos téléviseurs afin de savoir si cette course allait avoir lieu. Pas de quoi nous plaindre néanmoins, car : de un, nous étions bien mieux lotis que les pauvres supporters coréens frigorifiés en tribune et qui saluaient les caméras pour se réchauffer; et de deux, le spectacle qui allait avoir lieu serait de toute beauté.

Les essais avaient déjè montré des choses intéressantes. Bien entendu, les Red Bull étaient devant, avec un tour de pole position “è la limite” de Sebastian Vettel. Alonso et Hamilton étaient en embuscade, tandis que Kubica (très régulier cette année) et les Mercedes n‘étaient pas loin derrière. Mais une fois le dimanche matin levé, la pluie allait tout chambouler.

Mais allons directement è la course. Je crois que beaucoup (dont moi-même) s'attendaient è un départ tendu entre les Red Bull. Il n'en fut rien. Le départ a été étonnement propre dans le peloton de tête – je crois que l'heure d'attente a du bien calmer les pilotes ! – et nous avons eu droit è un superbe spectacle. Du côté des erreurs, ce fut Mark Webber qui ouvrit le bal en partant è la faute tout seul. Un léger sous-virage en sortie de courbe l'avait emmené sur l'astroturf imbibé d'eau qui le renvoyait dans le mur opposé. Malheureusement pour le pauvre Rosberg qui avait réalisé un magnifique début de course, la Red Bull N°6 allait glisser vers le centre de la piste et éperonner sa Mercedes. L'erreur de Webber n‘était pas si surprenante que cela. Il apparaissait que l'australien était réticent è une entame de course sous la pluie et son meilleur ennemi Vettel, dont la visibilité en tête de course était parfaite, commençait è prendre de l'avance. Cette erreur coutait è Webber la tête du championnat et offrait è ses opposants une belle opportunité. Opportunité que n'a pas laissé passer Fernando Alonso. Impressionnant depuis le Grand Prix d'Italie (il est monté sur le podium è chaque course), l'espagnol allait mettre une pression d'enfer sur Vettel. Résistant également è la pression d'Hamilton et ne se démontant pas après un pit stop raté, le natif d'Oviedo n'allait rien lâcher au leader. À tel point qu'il prenait la tête de la course (et du championnat !) lorsqu'un nuage de fumée s‘échappait de la Red Bull de l'allemand, pourtant dominateur jusqu'ici, è quelques tours de la fin de la course. Une pièce de l'admission venait de rompre et offrait ainsi un nouveau retournement de situation incroyable. Alonso pouvait s'envoler vers sa troisième victoire en quatre courses dans la nuit tombante de Yeongam.

Derrière eux, il y eu du bon et du moins bon. Kubica sur sa Renault a encore conclu une solide course, tout comme Schumacher qui égale sa meilleure performance de la saison. Massa retrouve le podium dans des conditions humides qui lui sont habituellement peu favorables (sauf è Interlagos !) et Liuzzi, bien que peu visible è la télévision, ramène une magnifique 6ème place è Force India. Kobayashi, nettement plus calme qu‘è Suzuka, est è nouveau dans les points devant Heidfeld, qui en trois courses chez Sauber a marqué autant de points que de la Rosa durant tout le reste de la saison !

Le compatriote de de la Rosa, Jaime Alguersuari, manquait de peu les points (au grand dam des commentateurs espagnols surexcités par cette course !) au profit de Hulkenberg, muni de pneus frais. Le coéquipier d'Alguersuari, Sébastien Buemi, était quant è lui pénalisé pour une manœuvre optimiste sur Glock. – dommage pour Glock qui avait amené sa Virgin en 13ème place ! – Même sanction pour Sutil qui, en difficulté avec ses freins, avait décidé d'utiliser ses adversaires comme appuis en courbes ! La bataille avec Kobayashi (nettement moins enclin è se laisser dépasser) allait signifier la fin de course pour le pilote Force India. Kobayashi fut chanceux de n'avoir pas souffert dans cette mésaventure, ce qui ne fut pas le cas de Jenson Button, bousculé en milieu de peloton et dont le pari de changer de pneus si tôt – qui lui avait offert la victoire è Melbourne – n'a cette fois pas fonctionné. Le champion du monde 2009 s‘éloigne de plus en plus de la tête du championnat et même si le titre reste mathématiquement possible pour lui, les probabilités d'un deuxième sacre consécutif sont de plus en plus faibles. Un mot enfin sur Vitaly Petrov, qui a vécu l'accident le plus impressionnant de la course alors qu'il roulait è une belle 7ème place et aurait pu ramener des points précieux è Renault dans sa lutte pour la 4ème place avec Mercedes.

De manière générale, cette course fut è l'image du sport automobile – le vrai ! -. Des hommes et des mécaniques faillibles, ainsi que des erreurs de jugements, opposés è des pilotes qui tentent le tout pour le tout et des paris osés dans les stratégies. Il était extrêmement amusant de voir les différences de discours radio de Sebastian Vettel (qui considérait que la visibilité sous la pluie, puis dans la nuit tombante, était dangereuse) et de Lewis Hamilton (auteur d'une magnifique performance après ses triples erreurs è Monza, Singapour et Suzuka) qui considérait qu'il fallait absolument laisser la course se dérouler.
Psychologiquement, ces différences d'attitude sont compréhensibles. L'un protège une hypothétique tête de championnat, l'autre est dans une mentalité du “quitte ou double”. Une nouvelle erreur d'Hamilton ne lui aurait pas coûté beaucoup plus, mais une faille chez ses adversaires lui a apporté une deuxième chance dans la course au titre. Grâce è cette attitude jusqu'au-boutiste ponctuée par une excellente 2ème place, Hamilton peut être considéré comme l'autre grand vainqueur de ce week-end en Corée.

La prochaine étape de la F1 aura lieu è Interlagos, où nous devrions voir è nouveau les Ferrari et les Red Bull è l'aise. Vainqueur l'an dernier, Mark Webber aura peut-être l'opportunité de se rattraper de son erreur è Yeongam, tandis que Massa, toujours performant chez lui, pourra aider Alonso è prendre des points importants è ses adversaires. L'espagnol pourra d'ailleurs être mathématiquement titré dès le Brésil, è la condition de remporter l‘épreuve et que Webber ne fasse pas mieux que la 5ème place.

De mon côté, je tiens è remercier tous les lecteurs de DZautos, et les fans de sport automobile en général, pour le soutien que j'ai reçu depuis la publication de mon interview. J'ai reçu énormément de courriers qui m'ont beaucoup touché, et je prends le temps de répondre è tout le monde ! Je vous invite è me contacter si vous avez des questions, que ce soit sur ma carrière ou sur le sport automobile en général, et je répondrai directement sur le sitewww.dzautos.com.

Prenez soin de vous !

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