Carburant: Hausse de la demande

Dans son dernier rapport, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a souligné que la demande algérienne en essences importées a augmenté de 50% en trois ans.  Pendant ce temps , un programme de réhabilitation des raffineries qui a pour objectif de porter la production de gasoil è 10 millions de tonnes et d'essences è plus de 4 millions de tonnes/an. Néanmoins, en attendant sa réception, ce plan, lancé en 2011, a en réalité grevé les capacités de production en produits raffinés. Le cas de la raffinerie de Skikda, où les incendies répétitifs ont conduit è l'arrêt des installations è plusieurs reprises, est des plus édifiants. Pis encore, la réception du projet de réhabilitation et le redémarrage è pleine capacité de la raffinerie, la plus importante du pays avec ses capacités annuelles de raffinage de 15 millions de tonnes de brut, prévus en début d'année, n'est toujours pas è l'ordre du jour.  L'on pense aujourd'hui è porter les capacités de production de carburant è 14 millions de tonnes. Selon Sonatrach, la croissance de la demande de carburant ces dernières années est estimée ,en  moyenne è 10% par an. La demande en carburant  est passée de 7,5 millions de tonnes en 2003, è 12 millions de tonnes en 2011 et è 14 millions de tonnes en 2012. Elle devrait atteindre, selon les prévisions du ministère de l'Energie et des Mines, 30 millions de tonnes en 2030 et 45 è 50 millions de tonnes en 2040. C'est dire l'accélération de la demande. Une demande qui explose et que l'on veut justifier par «la dynamique économique encouragée par les programmes d'investissement publics», mais aussi et surtout par l'augmentation du parc automobile, lequel a atteint les 5 millions de véhicules et est alimenté par des importations en hausse constante. Il ne faut pas non plus oublier la saignée provoquée par la contrebande de carburant aux frontières. L'Algérie est l'un des pays où le carburant est le moins cher. C'est d'ailleurs l'un des facteurs qui alimentent les réseaux de contrebande et encouragent aussi le gaspillage. 

Melissa Roumadi